lundi, décembre 08, 2014

mardi, novembre 25, 2014

dimanche, novembre 16, 2014

LinkedIn vu par http://www.challenges.fr/


Comment LinkedIn peut ruiner votre réputation

Laurent Calixte

Invitations farfelues, usurpations d'identité, envoi de mails intempestifs... Les "bugs" ne sont pas rares sur le réseau social. Une plainte a même été déposée aux USA. Explications.


Page d'accueil LinkedIn AFP - LI SHENGLI / IMAGINECHINA Page d'accueil LinkedIn AFP - LI SHENGLI / IMAGINECHINA

Jean-Luc n'en revenait pas: "en l'espace de quelques heures, j'ai reçu une invitation LinkedIn du PDG d'une entreprise dans laquelle je souhaitais travailler, d'un prospect que j'allais bientôt contacter, et d'une avocate que je connaissais et qui, disons, me plaisait beaucoup". Très content de sa bonne fortune, il clique à chaque fois sur "accepter l'invitation". Et, à chaque fois, il lit ensuite avec horreur les messages qui s'affichent sur l'écran: "Votre invitation a bien été envoyée à…"
Pris d'un doute, il prend son courage à deux mains et appelle l'avocate, pour lui demander si elle lui a bien envoyé une demande LinkedIn: réponse négative. Il n'ose pas appeler son prospect ni la personne qui voulait le recruter -à ce jour, ni l'une ni l'autre n'a accepté son invitation.
La mésaventure met Jean-Luc très mal à l'aise: "franchement, passer d'une situation où l'on croit être contacté par une personne qui présente à nos yeux beaucoup d'intérêt, à celle du quémandeur qui sollicite une mise en relation audacieuse voire incongrue, c'est extrêmement désagréable", confie-t-il.

"Fausses invitations" frauduleuses

Un peu comme si monsieur Dupont recevait des invitations de Barack Obama, de Scarlett Johansson et du Pape François, lesquels auraient ensuite la surprise -ou la joie- de recevoir des invitations de M. Dupont à devenir leur contact privilégié sur LinkedIn.
Il n'est pas le seul dans ce cas. Fatima, ingénieure informatique, raconte qu'un de ses collègues, assis juste en face d'elle dans son open-space, lui a aussi demandé si elle lui avait bien envoyé une invitation LinkedIn. Là encore, réponse négative. Quant à Tanguy, cadre dans l'agro-alimentaire, il a été très étonné de recevoir une curieuse invitation… de la part de son ancien syndic, avec qui il est définitivement brouillé !
Le phénomène toucherait aussi d'autres réseaux sociaux, et une gestionnaire de patrimoine nous a ainsi indiqué avoir reçu de Viadeo une invitation d'une personne qui ne lui avait en fait rien envoyé, et certains peuvent aussi se plaindre de notifications intempestives. Catherine, responsable RH en entreprise, raconte même avoir "inventé un faux profil pour découvrir Viadeo sans risque: j'ai été stupéfaite de voir que je recevais des invitations d'amis, alors que je n'avais indiqué qu'un faux nom et quasiment aucune info sur mon faux profil!" Bien entendu, ces amis n'avaient jamais envoyé d'invitation. Et Viadeo avait récolté leurs adresses mail en aspirant -avec son consentement- le carnet d'adresses de Catherine lors de son inscription.
On connaissait le phénomène des "fausses invitations" malveillantes et frauduleuses: des escrocs usurpent ou inventent des identités dans le seul but de dépouiller leurs victimes. Selon le consultant Wieland Alge, de la société Barracuda Networks, "l'une des meilleures méthodes pour toucher une entreprise avec une attaque ciblée consiste à envoyer un simple email LinkedIn. Une enquête récemment réalisée a révélé que les attaques dissimulées dans les invitations LinkedIn avaient un taux de clics deux fois plus élevé." Normal, selon lui: "par rapport à des sites tels que Facebook ou Twitter, LinkedIn est le réseau social le moins bloqué (20%) et c'est aussi le réseau social qui comprend le moins d'utilisateurs se sentant en danger sur le site (14%)."

Comment pirater votre compte LinkedIn

Philippe, un expert en sécurité informatique qui ne souhaite pas être cité, explique que "les pirates commencent par "scanner" votre profil public Facebook: avec le prénom de votre conjoint ou de vos enfants, le nom de votre bateau, celui de votre quartier, de votre ville,  celui de votre animal de compagnie, ils peuvent deviner votre mot de passe LinkedIn grâce à des logiciels qui travaillent en "force brute" (ils testent des milliers de mots de passe en quelques secondes). Là, ils obtiendront de nouvelles informations, comme le nom des dossiers ou des entreprises sur lesquels vous travaillez…"
De fait, la confiance qu'inspire LinkedIn attire les escrocs et les hackers. Mais quid des "fausses invitations" émanant de vrais contacts, de vrais collègues ou de vrais amis ? LinkedIn "s'amuserait-il " à envoyer de fausses invitations de vrais usagers dans le seul but de multiplier les interactions au sein du réseau, afin d'augmenter son trafic et son attractivité? Au service de presse du réseau social, on se récrie face à une telle hypothèse: "LinkedIn n'envoie jamais d'invitations sans l'accord des utilisateurs. Et il n'y a que trois façons d'être mis en contact avec quelqu'un: d'abord l'envoi d'invitations suite à l'importation -autorisée par l'utilisateur-de carnets d'adresse Gmail, Outllook, etc… lors de l'inscription, ensuite le fait que quelqu'un vous recherche explicitement et demande à devenir votre contact, et enfin les "personnes suggérées" par le système".
Comment expliquer alors que des invitations ont été envoyées alors que la personne invitante affirme n'avoir jamais envoyé d'invitation? "Cela est sans doute dû au fait que, lors de leur inscription, les utilisateurs donnent souvent leur accord pour que LinkedIn envoie des invitations à des personnes qui se trouvent dans leur carnet d'adresse. Mais elles ne se souviennent pas toujours d'avoir donné cet accord, ce qui fait que lorsqu'on leur demande si elles ont envoyé une invitation, elles répondent par la négative".

"Invitations fantôme" envoyées des mois après l'inscription

Sauf que les témoins cités plus haut affirment tous que les invitations "fantôme" ont été envoyées des mois après leur inscription sur LinkedIn. Et qu'il ne s'agissait pas d'invitations à "rejoindre LinkedIn", mais d'invitations à devenir contact sur LinkedIn.
Aux Etats-Unis, des utilisateurs ont été jusqu'à intenter une action de groupe contre le réseau social, relayée sur le site LinkedInclassaction.com. Dans la plainte , il est reproché à LinkedIn, "d'utiliser les adresses de courriel des contacts de ses utilisateurs, de télécharger les adresses de courriel qui figurent dans les comptes d'utilisateurs, et d'envoyer de multiples courriels promotionnel à ces contacts non-membres de LinkedIn, et ceci de la part des utilisateurs en question" -le tout, selon la plainte, "en violation de ses propres conditions d'utilisation".
Le recrutement massif d'utilisateurs, une pratique dont l'efficacité s'est améliorée au cours des ans: le 2 mars 2012, Jeff Weiner, PDG de LinkedIn, a déclaré dans le rapport trimestriel de l'entreprise que "LinkedIn a augmenté sa base de membres jusqu'à atteindre le chiffre de 218 millions, et [que] la croissance du  nombre de membres s'est accélérée ce trimestre grâce à des initiatives d'optimisation" du recrutement de nouveaux membres.
Parmi ces "initiatives d'optimisation", l'avocat du cabinet Russ, August & Kabat fait état de ce post de 2013 de Brian Guan, ingénieur logiciel du réseau social, qui se révèle à la fois aussi enthousiaste et aussi bavard que Fabrice Tourre, le trader de Goldman Sachs impliqué dans l'affaire des "subprimes" : il y explique benoîtement que son rôle "consiste à concevoir des programmes de "hack" pour faire gagner beaucoup de $$$ à la "Team Money" avec Java, Groovy [langages informatiques NDLR] et de la ruse !" Nous avons volontairement laissé le terme originel, "hack", car il signifie à la fois "piratage" et "bidouillage d 'un programme informatique"- nous laissons les lecteurs juges de la traduction qu'il faut utiliser quand un salarié de LinkedIn affirme qu'il conçoit des programmes de "hack".
Cités dans la plainte, des utilisateurs se plaignent eux aussi de recevoir ou "d'envoyer" trop "d'invitations sauvages" : "concernant les 10 dernières invitations que j'ai reçues, 8 ont été envoyées de la part de personnes qui m'ont certifié qu'elles ne m'avaient rien envoyé !" écrit John Weaver, un utilisateur. Karen Price, une autre utilisatrice, est plus explicite: "ARRETEZ-CA ! Comment puis-je faire cesser ces envois d'invitations… Ils détruisent mon réseau de relations… "  Encore une utilisatrice sans doute ravie de passer pour la "reloue" qui donne l'impression de vouloir à tout prix devenir amie avec son N+12 ou son N+30...

Bien gérer son réseau social

Quant aux nouvelles versions de LinkedIn, elles semblent à chaque fois conduire ses utilisateurs à envoyer toujours plus de nouvelles invitations -fût-ce à leur corps défendant: "avec la nouvelle version de LinkedIn, on voit apparaître plein de contacts potentiels sur notre page, témoigne Jean-Baptiste: mais les "personnes que vous connaissez peut-être" sont placées juste au-dessous du bloc "Personnes vous ayant envoyé une invitation", sans délimitation claire et franche: du coup, LinkedIn ressemble de plus en plus au jeu vidéo Tétris, on a tendance à cliquer un peu n'importe où en croyant que ces personnes, que vous connaissez, vous ont invitées".
En attendant, les "pros" de l'informatique se protègent: Philippe, l'expert informatique cité plus haut, indique ainsi qu'il n'accepte plus aucune invitation LinkedIn de gens qu'il ne connaît pas, et qu'il n'indique sur son profil absolument aucune information sensible -comme par exemple le nom ou le type de ses dossiers en cours. Quant à Wieland Alge, l'expert du cabinet Barracuda Networks, il explique à Challenges.fr, qu'il a carrément cessé d'utiliser LinkedIn (son compte est encore ouvert mais il n'y compte que... 3 connexions) , car "les inconvénients ont pris le pas sur les avantages, et j'étais constamment harcelé par les chasseurs de tête et les commerciaux".

"Mieux vaut informer que solliciter"

Bref, les utilisateurs de ce réseau social seront sans doute très contents d'apprendre que LinkedIn a enregistré lors de son troisième trimestre une hausse de son chiffre d'affaires de 43% à 568 millions de dollars, qu'il vise les 2 milliards de dollars sur l'ensemble de l'exercice, et qu'il a recruté 73 millions de nouveaux utilisateurs sur les 12 derniers mois (pour un total de 332 millions de membres). Certes, ils apprécient les services que peut leur rendre le réseau social. Mais sans doute aimeraient-ils aussi qu'il ne devienne pas une machine si monstrueuse qu'elle fasse n'importe quoi, au point d'imiter de façon industrielle ces "bon(ne)s ami(e)s" du collège qui n'arrêtent pas de dire aux un(e)s et aux autres: "Un(e)telle a envie de sortir avec toi" - alors que Un(e)telle n'a jamais exprimé ce désir…
Jérôme Delaveau, directeur général de Human to Human, agence spécialisée dans les réseaux sociaux, n’a pas  renoncé à avoir un profil LinkedIn. Il temporise, relativise, et donne le conseil suivant : "sur LinkedIn et les réseaux sociaux, il vaut mieux informer que solliciter : c’est-à-dire limiter l’envoi d’invitations, les accepter avec parcimonie, et nourrir plutôt votre fil d’actualités pour vous faire remarquer… et recevoir du coup de vraies invitation à valeur ajoutée!"

DANGER DE LA RECONNAISSANCE FACIALE in LesEchos.fr


Les dangers de la reconnaissance du visage.

Par Jacques Henno
Deux cent cinquante millions de nouvelles photos sont publiées chaque jour sur Facebook. Publiées et, de plus en plus souvent, identifiées grâce aux « tags » que remplissent les auteurs des clichés ou leurs amis. Ces tags sont également présents sur Google+, mais aussi sur les sites de partage de photos comme Flickr ou Picasa. Un loisir inoffensif ? Pas forcément. Car ces images sont autant de petites fiches biométriques laissées dans le cyberespace - la reconnaissance faciale est considérée par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) comme un traitement biométrique. Et le phénomène commence à titiller l'imagination des ingénieurs.
Par exemple, la start-up israélienne Face.com propose une application, Klik, qui analyse les clichés publiés par nous-mêmes ou nos amis sur Facebook pour reconnaître automatiquement ceux que nous sommes en train de photographier avec notre iPhone. Une autre entreprise, Viewdle, basée dans la Silicon Valley, a même lancé il y a un an et demi une application Android capable de reconnaître directement les personnes sur notre smartphone. « Le logiciel se débrouille tout seul à partir du moment où vous avez tagué le même ami dans deux ou trois clichés pris avec votre téléphone », explique Jason Mitura, président de Viewdle. Les outils de Face.com et de Viewdle commencent à être utilisés par des développeurs extérieurs, pour des applications très diverses : reconnaître un salarié qui pointe à son travail, s'assurer que rien d'obscène n'est montré lors d'une discussion en direct sur Internet...
Obstacles juridiques
Cela pourrait donner de mauvaises idées à certains. SceneTap, une start-up de Chicago, installe des caméras dans des bars, restaurants, discothèques et autres magasins pour repérer les visages et les ranger par sexe et classes d'âges. La perspective qu'un jour SceneTap puisse croiser ses images avec les technologies de Face.com ou Viewdle pour identifier les clients d'un magasin, et créer ainsi un puissant outil marketing, fait froid dans le dos. Quelques obstacles techniques et juridiques restent à lever, mais il n'y a rien d'impossible. « Des expérimentations ont déjà été menées pour mettre au point des systèmes de surveillance qui scannent par exemple les supporters présents dans les gradins afin de repérer ceux qui sont interdits de stade », constate Gwendal Le Grand, chef du service de l'expertise informatique à la CNIL.
Ces quelques exemples montrent à quel point il est devenu urgent de protéger les photos que nous publions sur Internet. « Je trouve incroyable que des personnes postent sur le Web des photos compromettantes d'eux-mêmes en se disant : ''Ce n'est pas grave, mon nom n'est pas associé à ce cliché'', s'inquiète Albéric Guigou, cofondateur de Reputation Squad, une agence spécialisée dans la notoriété en ligne. Mais elles ignorent les progrès de la technologie et pourraient, plus tard, se retrouver explicitement identifiées - taguées. »
Education et droit
Il devient donc indispensable de protéger notre « identité photographique », ce qui passe à la fois par l'éducation, le droit et la technique. « Les familles devraient prendre l'habitude d'échanger autour des images insiste Serge Tisseron, psychiatre. Par exemple, si les parents regardaient les photos qu'ils prennent de leurs enfants avec eux et demandaient si ''on les garde ou on les jette'', ces filles et ces garçons prendraient certainement mieux conscience de l'importance du droit à l'image. » Plus tard, ces enfants auront peut-être le réflexe de bien paramétrer leurs profils sur Facebook et de demander à leurs copains de supprimer des clichés où ils apparaissent dans un contexte peu flatteur.
Juridiquement, il est en effet tout à fait possible de demander le retrait de toute photo de nous qui ne nous plaît pas. « Une image où une personne est identifiable est une donnée à caractère personnel, précise Gwendal Le Grand. Vous disposez donc d'un droit d'opposition. » Dans les faits, si vous repérez sur Facebook une photo de vous-même qui vous pose problème, vous pouvez demander à l'ami qui l'a postée de la retirer. En cas de refus de sa part, vous pouvez signaler ce cliché auprès de Facebook ou porter plainte auprès de la CNIL.
Pour ne pas en arriver là, et si vous possédez un iPhone, vous pouvez installer l'application SnapChat, qui empêchera vos photos de se retrouver publiées sans votre accord ici ou là. « Lorsque vous enverrez une photo prise avec votre smartphone à un ami équipé également de notre application, votre cliché s'autodétruira au bout de 10 secondes maximum », précise Evan Spiegel, étudiant à Stanford et cofondateur de SnapChat. Vous serez même prévenu si votre interlocuteur a fait une saisie d'écran de la photo ! »
« La solution est bien dans l'esprit du ''privacy by design'' - le respect de la vie privée dès la conception des technologies -, une notion qui devrait être introduite dans le prochain règlement européen sur la protection des données personnelles, explique Daniel Le Métayer, directeur de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Autre exemple, dans le cas d'un système vidéo qui analyse la fréquentation d'un bar, les images pourraient être détruites immédiatement après l'application du logiciel d'analyse. » Reste à faire confiance au propriétaire de ce système !
Par Jacques Henno

Ruth Cameron - Something Cool

mardi, octobre 28, 2014

dimanche, octobre 19, 2014

dimanche, octobre 12, 2014

Gentillesse



La gentillesse, c'est bon pour le moral

LE MONDE | 26.12.09 | 15h08  •  Mis à jour le 26.12.09 | 15h08


Voici venu le temps des bonnes résolutions. Et si, en 2010, on tentait de cultiver une qualité un peu désuète, la gentillesse ? Encore faut-il réhabiliter cette notion souvent disqualifiée. On rabâche aux enfants d'être gentils mais une fois devenus adultes, on associe cette vertu à de la faiblesse, voire à de la bêtise. Ce qualificatif échoit le plus souvent à ceux qui n'arrivent pas à s'affirmer, qui ne savent pas dire non. Bref, aux faibles qui se laissent faire ou à ceux qui n'ont pas d'autres qualités à faire valoir.


Par quelle métamorphose une qualité louée dans l'enfance devient-elle presque un défaut chez les adultes ? "Le temps est venu de changer radicalement la façon de concevoir la gentillesse, considère Stefan Einhorn, un cancérologue suédois, auteur d'un ouvrage sur le sujet. Nous avons tout à gagner à être bons envers ceux qui nous entourent et beaucoup à perdre à ne pas l'être, considère ce médecin devenu spécialiste de l'éthique. Je pense que la gentillesse est le facteur déterminant de notre degré de réussite."
Au diable les clichés des gentils loosers et des méchants gagnants. Agnostique, ce médecin oncologue croit aux vertus de la bonté non pas par conviction religieuse mais par expérience personnelle et pour ses bienfaits. Pour convaincre les sceptiques, il met en avant les avantages qu'on en peut retirer. "Les études scientifiques ont montré qu'il existe plusieurs bénéfices à être gentil. Quand vous faites une bonne action, vous activez une zone liée au plaisir dans le système mésolimbique du cerveau, la même que celle qui est activée par les drogues, la bonne nourriture et le sexe, détaille Stefan Einhorn. Par ailleurs, les études montrent que la probabilité que des personnes fassent de bonnes actions envers vous et même envers les autres augmente si vous-mêmes en faites envers eux."
Finalement, la générosité, expression concrète de la gentillesse, ça rapporte. Donner crée une dette et engendre un cercle vertueux. Marcel Mauss, anthropologue, a analysé son importance dans la société humaine. Le don crée du lien social et s'accompagne de l'obligation de recevoir et de rendre. En étant généreux, on fait non seulement plaisir aux autres mais à soi-même en renforçant son estime de soi. Ceux qui donnent aux associations ou font des cadeaux à leurs amis seraient même plus heureux, à revenus égaux, que ceux qui dépensent leur argent pour eux-mêmes, si l'on en croit une étude menée par une équipe de l'université de Colombie-Britannique (Vancouver) et de la Harvard Business School, publiée en mars 2008 dans la prestigieuse revue Science.
Des chercheurs vont jusqu'à affirmer que la gentillesse, probablement parce qu'elle diminue le stress, aurait des effets positifs sur la santé. Des travaux publiés en 2001 dans la revue Psychological Science affirment que pardonner est bon pour le coeur. On a ainsi invité 71 personnes victimes d'un délit à, dans un premier temps, imaginer revivre leur agression et à cultiver rancunes et esprit de vengeance, et, dans un deuxième temps, essayer de comprendre leur agresseur et de lui pardonner son geste. Dans le premier cas de figure, les battements cardiaques des cobayes s'accéléraient et leur tension artérielle augmentait.
Mais qu'est-ce au juste que la gentillesse ? Pour Stefan Einhorn, cette qualité ne se nourrit pas de bonnes intentions mais d'actions généreuses et de critiques constructives. Trois éléments caractérisent, selon lui, une bonne critique : premièrement, elle a lieu en privé ; deuxièmement, elle est formulée dans l'espoir de faire évoluer le comportement du destinataire ; troisièmement, elle est énoncée avec sympathie.
Pour illustrer son propos, le médecin prend un exemple a priori farfelu mais qui pourrait en plonger plus d'un dans l'embarras : est-il de notre devoir de dire à quelqu'un qu'il a mauvaise haleine ? Beaucoup répondront non en invoquant le manque d'égard, la volonté de ne pas blesser l'autre ou considéreront que ça n'est pas leur problème. Pourtant, l'intéressé atteint de cette disgrâce peut être mis à l'écart par certains sans le comprendre. "La lâcheté serait-elle une raison suffisante pour ne pas donner à une autre personne la possibilité de s'améliorer ?", s'interroge le médecin.
Sortir de son petit confort frileux n'est pas toujours facile et parler vrai suppose parfois une bonne dose de courage. "La gentillesse n'est pas de façade, considère Thomas d'Ansembourg, psychothérapeute, formateur en communication non-violente. Nous avons souvent appris à porter un masque de complaisance en taisant nos colères, nos désarrois ou nos désaccords pour ne pas déranger. La bonté, elle, nous invite à oser être vrai." Il ne s'agit pas de balancer ses quatre vérités à celui avec qui l'on est en désaccord, mais d'exprimer avec sincérité et bienveillance ce que nous ressentons, ce qui suppose estime de soi et confiance en l'autre.
La vraie gentillesse n'est donc pas un sentiment angélique et n'a que peu de choses à voir avec celle qu'on nous a apprise enfant et qui parfois frisait l'hypocrisie. "L'éducation dont nous sommes pétris laisse peu de place à l'expression des désaccords et aux conflits, considère le psychothérapeute. On ne cherche pas à écouter ce qu'il y a dans le coeur des gens."
La bonté procède par empathie, écoute, attention à l'autre. C'est tout un art. "Si je n'aime pas certaines choses en moi, je ne les supporterai pas chez l'autre. C'est l'effet miroir", poursuit-il. Etre vraiment gentil avec les autres suppose d'avoir fait un travail d'intériorité pour identifier nos besoins. Bref, d'être gentil envers soi-même.

  • L'Art d'être bon, Stefan Einhorn. Belfond, 2008, 223 p., 17,50 €.
  • Cessez d'être gentil, soyez vrai !, Thomas d'Ansembourg. Editions de l'homme, 2001, 249 p., 22 €.
  • Psychologies magazine, no 286, juin 2009, 4 €.
Martine Laronche
Article paru dans l'édition du 27.12.09

mardi, septembre 23, 2014

Pour les musulmans ...

« Pour les musulmans » : Edwy Plenel agace, Edwy Plenel interpelle

Suite à la parution de son plaidoyer « Pour les musulmans » et à son interview sur BFMTV, Edwy Plenel a suscité de nombreuses réactions en France. Admiré par une communauté trop peu habituée aux échos positifs à son sujet et détesté par tous ceux qu’il dénonce, l’homme n’a pas fini de faire parler de lui. Un […]
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Suite à la parution de son plaidoyer « Pour les musulmans » et à son interview sur BFMTV, Edwy Plenel a suscité de nombreuses réactions en France. Admiré par une communauté trop peu habituée aux échos positifs à son sujet et détesté par tous ceux qu’il dénonce, l’homme n’a pas fini de faire parler de lui.

Un engagement continuel

Et pourtant, Hervé Edwy Plenel n’est pas un essayiste amateur ou un islamophile du dimanche. Directeur de la rédaction du quotidien Le Monde de 1996 à 2004, cofondateur du très célèbre Mediapart, lauréat du prix Médicis essai (en 2001), il est aussi le fils d’Alain Plenel connu pour ses engagements anti-colonialistes.
Interviewé par de nombreux médias, invité sur plusieurs plateaux, l’écrivain a aussi pu donner une conférence à l’Institut du Monde Arabe le 18 septembre dernier.
Parce qu’il reproche au gouvernement français de jouer la carte de l’hystérie collective avec le plan anti-terrorisme récemment voté à l’Assemblée nationale ce jeudi, l’actuel ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a adressé un droit de réponse à M. Plenel. Affirmant que cette loi n’a rien de liberticide, il a ajouté « Combattre le terrorisme, c’est défendre les libertés ».
Bernard Cazeneuve explique : « La stratégie suivie aujourd’hui par les groupes terroristes présents en Syrie et en Irak vise au contraire à rendre la terreur accessible au plus grand nombre, à recruter le plus largement possible des combattants étrangers, en utilisant Internet et les réseaux sociaux pour diffuser leurs discours de haine, à permettre à tout à chacun d’acquérir le savoir-faire minimal  pour commettre un attentat « de proximité ». La lutte contre le terrorisme doit donc désormais viser prioritairement à lutter contre cette propagande, à contrarier les départs des Français tentés de rejoindre ces groupes criminels et à prévenir les passages à l’acte individuels. Chacune des dispositions du texte se déduit de ces circonstances nouvelles, méticuleusement analysées, et non du sentiment d’affolement que vous vous hasardez à prêter au Gouvernement. »

Réactions odieuses et islamophobie banalisée

Benoît Rayski, journaliste et essayiste qui se définit lui-même comme un « islamophobe de droite », a quant à lui publié une tribune nauséabonde sur Atlantico en réponse à l’essai « Pour les musulmans ». Sûr de lui, il affirme que les musulmans de France ne sont absolument pas à plaindre puisque des « enfants yézidis » sont « décapités » en Irak (CQFD, logique).
D’après M. Rayski, les musulmans ne devraient même pas être défendus par qui que ce soit, puisque « des lycéennes chrétiennes » sont « enlevées par la secte Boko Haram et mariées de force ». Dans un délire paranoïaque qui semble contagieux, l’homme explique que l’Islam c’est « la burqa pour toutes », « la charia », « le châtiment des homosexuels », « la peine de mort pour les blasphémateurs », « le fouet pour les filles impudiques » et autres clichés.
L’homme ira même jusqu’à opposer le « courageux imam de Drancy » (Hassen Chalghoumi) aux musulmans de France, qui ont le tord de ne jamais condamner avec force tous les crimes du monde et d’afficher sur leur visage contrit un mea culpa perpétuel.
Pour conclure, l’écrivain ne souffre d’aucun complexe : « L’Islam est un problème non seulement en France, mais dans le monde », « [L'Islam] a plutôt sale gueule ».

vendredi, septembre 19, 2014

On danse en Iran

http://keyhani.blog.lemonde.fr/2014/09/19/les-iraniens-ayant-danse-sur-happy-condamnes-a-des-peines-de-prison-et-91-coups-de-fouet-en-sursis/Cliquer ici !

mardi, septembre 02, 2014

Gideon LEVY

Gideon Levy, journaliste critique d'une société israélienne « malade »

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par
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Le journaliste Gideon Levy, ici en 2011, ne se déplace plus sans un garde du corps.

Des insultes et des menaces, le journaliste israélien d'Haaretz, Gideon Levy, en a reçu beaucoup en trente ans d'une carrière consacrée à la couverture de la politique israélienne dans les territoires palestiniens. Jamais comme durant l'opération « Bordure protectrice ».

Le 14 juillet, interviewé par une télévision dans les rues d'Ashkelon, ville méridionale d'Israël, le journaliste de 61 ans est pris à partie par un habitant : « Traître, va vivre avec le Hamas ! », lui hurle l'homme, lui jetant un billet à la figure. L'article qu'il a écrit le matin même, « Le mal que font les pilotes », lui a valu une pluie de menaces par téléphone et sur les réseaux sociaux. « Ils sont la crème de la jeunesse israélienne, (…) ils perpètrent les actes les plus mauvais, les plus brutaux et les plus méprisables. (…) Ils sont assis dans leur cockpit et appuient sur le bouton de leur joystick, jeu de guerre », a-t-il écrit. Dans la rue, où tous reconnaissent son imposante carrure et son visage tanné par le soleil, les regards se font mauvais et les insultes pleuvent.
« J'ai écrit le même article pendant l'opération "Plomb durci" (2008-2009), cela a suscité beaucoup de colère, mais rien comparé à ce que je vis en ce moment. L'armée et la sécurité sont la véritable religion de ce pays. Les gens voudraient qu'on ne critique qu'une fois que l'opération est finie », souligne-t-il. Il ne se déplace plus sans un garde du corps. Certains lui prédisent le même sort qu'Itzhak Rabin, tué le 4 novembre 1995 lors d'un discours public à Tel-Aviv par Yigal Amir, un extrémiste de droite, opposé aux accords d'Oslo qu'il avait signés avec les Palestiniens en 1993.
« LA SOCIÉTÉ ISRAÉLIENNE EST MALADE »
Gideon Levy n'est pas le seul à subir des menaces, à la limite de l'agression physique. « Les gens de gauche ont peur d'aller aux manifestations, d'être frappés. Le mot smolani ("gauchiste") est devenu la pire des insultes. On ne peut exprimer aucune sympathie ou empathie pour les Palestiniens sans être menacé. Les vrais racistes eux ne se cachent plus. » Le symptôme, selon lui, d'années d'expansion de l'extrême droite, du racisme et de l'incitation à la haine en Israël. « La société israélienne est malade. Du sud du pays à Tel-Aviv, les images de Gaza sont reçues avec indifférence, voire par des expressions de joie. Il suffit de regarder les réseaux sociaux et les appels à "les brûler tous". Je n'avais jamais vu ça », explique-t-il. « Finalement, le mot "fascisme", que j'essaie d'utiliser le moins possible, a mérité sa place dans la société israélienne », écrivait-il, le 19 juillet.
Mais l'homme est décidé à ne pas se taire. Le soutien que lui apporte la direction de son journal, malgré le désabonnement de lecteurs outrés et la colère de certains collègues, est inestimable à ses yeux. « Je crois sincèrement en ce que je pense, parfois je me trouve même trop modéré. Je regarde Al-Jazira en anglais et je deviens plus radical encore », confie-t-il. Celui qui fut pendant quatre ans à la fin des années soixante-dix, le conseiller et porte-parole de Shimon Pérès, alors au parti travailliste, n'était pas mû par l'idéologie, le jour où il a été envoyé par le quotidien Haaretz couvrir la première intifada (1987-1993). « J'ai peu à peu réalisé que l'occupation est le plus grand drame d'Israël et que personne ou presque ne la couvre », dit-il.
Lire notre reportage (en édition abonnés) : Paroles d'Israéliens, loin de Gaza
CONDAMNÉ À OBSERVER LA GUERRE DEPUIS SON SALON

Beaucoup le comparent à sa collègue, Amira Hass, qui vit à Ramallah. « Nous sommes très différents. Elle est très courageuse. Moi, je vis dans ma bulle à Tel-Aviv. » Depuis son salon, où il est condamné à observer la guerre, interdit comme tous les journalistes israéliens d'entrer à Gaza depuis huit ans, il zappe entre les chaînes nationales et internationales, édifié par la couverture des médias israéliens. « Ce sont deux mondes parallèles ! Les médias ici ont tellement déshumanisé les Palestiniens. »
Il fustige cette opération « plus brutale encore que "Plomb durci" ». « C'est horrible, ça n'a mené à rien. Le gouvernement n'avait aucune stratégie, aucun objectif clair. Il nous parle de tunnels au lieu de désenclaver Gaza. Ils ont bombardé des écoles, un marché, la station électrique. Il y a 400 000 réfugiés, dont certains pour la deuxième ou troisième fois. Ils admettent que plus de 70 % des victimes sont des civils : quelle excuse peut-on trouver à cela ? Ça ressemble à Damas. »
Le véritable contexte de cette guerre, dit-il, a été la fin des négociations de paix en avril, la mise sens dessus dessous de la Cisjordanie après l'enlèvement de trois jeunes Israéliens le 12 juin, les obstacles mis à l'accord de réconciliation interpalestinien et surtout sept ans de siège à Gaza. « Si les Palestiniens ne lancent pas de roquettes, personne ne parle de Gaza et ne s'en préoccupe. C'est une cage. Même lors des négociations de paix, ils ne parlent que de la Cisjordanie », pointe-t-il. « Vraiment, je n'aime pas le Hamas, mais tout ce qu'il demande c'est que le siège soit levé. »
Pour lui, seules les pressions de la communauté internationale pourront faire changer la politique d'Israël. Il n'y a plus personne en face. Le camp de la paix s'est délité depuis la seconde Intifada et « le mensonge d'Ehoud Barak ». « Il a dit qu'il n'y avait pas de partenaire pour la paix. Israël a perdu l'espoir et la gauche a perdu l'espoir. » Gideon Levy lui continue, soutenu par les lettres de ceux qui le remercient d'être une « lumière dans la pénombre » ou même de ceux qui, en désaccord avec ses idées, promettent de « se battre » pour qu'il puisse toujours s'exprimer.
 Hélène Sallon (Tel-Aviv, envoyée spéciale)
International

samedi, août 23, 2014

Tunisie, années 60



mercredi, août 13, 2014

A Tunisian Girl /بنيّة تونسية: L'ENTRETIEN CONNECTÉ DE LINA BEN MHENNI “LE WEB M’...

A Tunisian Girl /بنيّة تونسية: L'ENTRETIEN CONNECTÉ DE LINA BEN MHENNI “LE WEB M’...: À  31 ans, la Tunisienne Lina Ben Mhenni est l’un des visages emblématiques du Printemps arabe. Dès 2007, la jeune femme a su saisir l’es...

mardi, août 12, 2014

Mondialisation



lundi, juillet 28, 2014

Gaza

Un ancien officier israélien : « Notre but était de semer la peur »

LE MONDE | • Mis à jour le | Par
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Des Israéliens lors d'un événement organisé par "Breaking the Silence", à Tel Aviv.
Des Israéliens lors d'un événement organisé par "Breaking the Silence", à Tel Aviv. | AHIKAM SERI POUR "LE MONDE"

En novembre 2012, Israël a lancé à Gaza une opération baptisée « Amud Anan », qui peut se traduire littéralement par « colonne de nuages ». Le nom sous lequel elle a été officiellement désignée à l'étranger a pourtant été « Pilier de défense ». Il y a quelques jours, nous avons déclenché une nouvelle opération nommée « Puissante falaise », officiellement connue sous le nom de « Bordure protectrice ». Les deux dénominations choisies sont ostensiblement défensives. Mais quand j'entends les noms donnés aux opérations militaires à Gaza – notamment ceux destinés à un public international –, cela me rappelle mon service militaire dans l'armée israélienne, dont le nom complet est Forces de défense israéliennes (FDI).

Je me souviens ces jours-ci du fossé que j'avais découvert à l'époque de mon service militaire entre l'éthique que représente l'appellation même des FDI et les opérations militaires concrètes que nous menions en Cisjordanie. La tâche qui nous était assignée était défensive. Nous menions des opérations « préventives » permettant d'empêcher des actes terroristes. Mais mes amis et moi avions vite compris que l'adjectif « défensif » n'était qu'un terme qui pouvait dissimuler toutes sortes d'actions dont bon nombre étaient sans conteste des opérations offensives.
Moshe Yaalon, le chef d'état-major de l'époque devenu aujourd'hui ministre de la défense, nous exhortait à « brûler la conscience palestinienne ». Pour répondre à cet appel, on nous envoyait intimider et punir une communauté tout entière. Ces opérations étaient fondées sur la conviction que ces civils s'abstiendraient de se révolter si on les brutalisait, si on les opprimait et effrayait. Autrement dit, une « conscience brûlée » était une conscience effrayée.
« NOTRE BUT ÉTAIT D'EFFRAYER ET DE DÉSORIENTER LA POPULATION CIVILE »
Dans le cadre de cette « prévention », mes amis et moi avons appris à considérer tout Palestinien comme un ennemi et, en tant que tel, comme une cible légitime à attaquer. Lorsque nous partions en opérations pour « montrer notre présence », notre but était d'effrayer et de désorienter la population civile afin de lui faire comprendre qu'elle était sous notre contrôle. Nous remplissions cet objectif en patrouillant dans les rues et en pénétrant au hasard dans les maisons, à toute heure du jour et de la nuit. Ces opérations n'étaient motivées par aucune information précise des services de renseignement.
D'autres fois, nous « prévenions » le terrorisme en imposant une punition collective à des Palestiniens innocents. C'est une opération de ce genre qui nous fut confiée à la suite du meurtre d'une fillette de la colonie Adora par un Palestinien. Quelques heures après cet acte, nous avons bouclé le village de Tufach, à proximité de la colonie d'Adora. Pendant une journée entière, nous avons fouillé une par une toutes les maisons du village. Nous arrêtions les hommes et les envoyions à l'école du village, transformée en centre d'interrogatoire. Nous n'avons rien trouvé, mais en y repensant aujourd'hui, je m'aperçois que là n'était pas l'objectif. Par ces perquisitions et ces arrestations, nous avions semé la peur.
Les tirs de roquettes depuis Gaza sur les civils israéliens sont des actes horribles qui n'ont aucune justification. Ils menacent des vies d'hommes, de femmes et d'enfants dans tout le pays et ont d'ores et déjà blessé plusieurs personnes et tué un Israélien. Mais ces tirs de roquettes ne font pas de tous les habitants de Gaza les cibles légitimes d'une destruction de masse, tout comme le meurtre d'un enfant n'aurait pas dû faire des habitants de Tufach des cibles légitimes justifiant arrestations aléatoires et fouilles de logements. Plusieurs centaines de Palestiniens, civils pour la plupart, ont été tués jusqu'ici dans les attaques israéliennes.
Depuis quelques jours, toujours au nom de la notion de défense, nous attaquons même la population civile qui se trouve sous contrôle israélien. En dépit du retrait auquel nous avons procédé en 2005, nous exerçons un contrôle quasi total sur l'espace aérien et les eaux territoriales gazaouis, sur les zones tampons à l'intérieur de la bande de Gaza, et sur les entrées et sorties – des personnes comme des marchandises – du territoire gazaoui. Les registres d'état civil de la population sont sous contrôle israélien et pour qu'un Palestinien puisse obtenir une carte d'identité lorsqu'il atteint l'âge de 16 ans, les autorités israéliennes doivent donner leur accord. Ce contrôle se manifeste sous la forme de ces opérations militaires conduites périodiquement qui causent des dégâts terribles non seulement à l'infrastructure paramilitaire, mais aussi parmi les civils qui vivent à Gaza.
« IL EST TEMPS QUE CESSE L'OCCUPATION »
Cette réalité ne nous a pas été imposée. Elle résulte des choix opérés par nos dirigeants afin de perpétuer notre contrôle sur les territoires palestiniens et sur la population qui y vit. Je connais très bien les conséquences de ce choix, puisque en tant que simple soldat, et ensuite comme officier, j'ai participé à sa mise en oeuvre. J'ai appris que le maintien d'un tel contrôle requiert l'emploi permanent de la force. J'ai appris que du point de vue éthique, il est impossible d'imposer par la force, pendant des dizaines d'années, l'autorité d'un gouvernement étranger à une population de plusieurs millions d'habitants.
Baptiser les attaques répétées contre Gaza avec des noms défensifs ne modifiera en rien la nature de ces opérations. Les changements significatifs ne se produiront que le jour où l'occupation prendra fin. En vérité, il est difficile de savoir si les menaces pesant sur les villes et villages du sud d'Israël cesseront avec la fin de l'occupation. La seule chose dont nous puissions être sûrs, c'est que l'occupation n'a pour l'instant pas pris fin et que, si rien ne change, nous serons condamnés dans un an ou deux à mener une nouvelle opération, aussi sanglante que celle d'aujourd'hui.
Toute la sémantique du monde ne pourra changer cette réalité, une réalité dans laquelle Israël ne se contente pas de se défendre, mais attaque – et pas seulement en ces jours difficiles, mais tous les jours. Au lieu de nous évertuer à l'expliquer et à le justifier, nous devons agir pour qu'il en aille autrement. Le moment est venu où nous devons dire : il est temps que cesse l'occupation.
(Traduit de l'anglais par Gilles Berton)
Yehuda Shaul, ancien fantassin puis officier de l’armée israélienne, est l’un des fondateurs de Breaking the Silence, une association d’anciens soldats critiques des autorités militaires de leur pays.

مباركة عواينية كما لم تعرفها من قبل

samedi, juillet 19, 2014

hypnose "cette bande son peut changer votre vie"

hypnose "cette bande son peut changer votre vie"

mardi, avril 22, 2014

Nouri Bouzid

Nouri Bouzid : “Mon rêve pour la Tunisie est que les femmes rééduquent les hommes”

Entretien | Il a tourné “Millefeuille” en pleine révolution tunisienne. Rencontre avec Nouri Bouzid, réalisateur engagé, qui a voulu faire “un film de femmes”.
Le
Mathilde Blottière
  Millefeuille . © Paradis Films
Millefeuille. © Paradis Films
Nouri Bouzid, 68 ans, est de ces inlassables qui se relèvent toujours. Quels que soient les risques. Emprisonné sous Bourguiba, régulièrement censuré sous Ben Ali, le réalisateur de L'Homme de cendres et des Sabots en or est depuis toujours un artiste engagé, fervent défenseur de la laïcité et du droit des femmes.
Dans son dernier film, Millefeuille, tourné en pleine révolution, il raconte la lutte pour l'indépendance de deux amies, l'une voilée, l'autre pas. Après Making of, « un film d'homme », Nouri Bouzid dit avoir voulu réaliser « un film de femme ». Rencontre avec un Tunisien « optimiste à long terme ».
Le 9 avril 2011, vous étiez blessé à la tête par un islamiste à Tunis. Depuis, vous faites régulièrement l'objet de menaces et d'intimidations. Comment vivez-vous avec cela ?
Les extrémistes considèrent tous les artistes comme leurs ennemis. Beaucoup ont déjà été pris pour cibles. Mon agression a eu lieu dans la foulée d'un meeting de l'Ennahda [le parti islamiste, au pouvoir en Tunisie, ndlr]. Devant une salle de militants applaudissant à tout rompre, un musicien a entonné un rap appelant explicitement à me lyncher. Une semaine plus tard, un jeune passait à l'acte pour gagner un strapontin au paradis.
Aujourd'hui, je ne me sens toujours pas en sécurité en Tunisie. Pour les fondamentalistes, je suis un mécréant, en bonne place sur la liste noire des salafistes, où figurent vingt-sept personnes à tuer. Mais je me suis fait une raison. J'ai exorcisé ma peur grâce au cinéma. En me donnant le rôle d'un artiste SDF qui finit assassiné dans Millefeuille, j'ai consommé la mort, senti les odeurs et la froideur des alvéoles de la morgue… J'ai renvoyé au visage de mon agresseur l'image de la mort.
Deux ans et demi après la chute de Ben Ali, comment percevez-vous la situation en Tunisie ?
La vraie révolution est en train de se faire, contre ceux qui l'ont volée, l'Ennahda et ses soutiens. Régulièrement, des villages entiers, des régions se soulèvent. Des affrontements éclatent, dans lesquels des manifestants sont blessés. Les gens en ont assez : du chômage, de la flambée des prix, des conditions de vie, mais pas seulement. Sous Ben Ali, nous n'avions pas de démocratie politique mais nous disposions d'une certaine liberté au niveau des mœurs. Les citoyens ne sont pas prêts à voir ces acquis sacrifiés. Ils résistent.
Le plus frappant actuellement, c'est l'incroyable montée de la conscience féminine dans le pays. Au début de la Révolution, les mères empêchaient leurs filles d'aller manifester. Maintenant, elles sont les premières à sortir dans la rue pour entrer dans la lutte à leurs côtés. Et ce malgré la peur. Car dans toute la Tunisie, les wahabites, la frange la plus dure des islamistes, envoient des prédicateurs laver le cerveaux des plus fragiles, en prônant le viol, l'excision, le mariage avec des fillettes, etc. Paradoxalement, ces prédicateurs encouragent l'éveil de la conscience des femmes.
Dans quelles circonstances est né le film ?
La révolution a été vue, commentée, chroniquée à partir de ce qu'on en voyait dans la rue. J'ai eu envie d'entrer dans les maisons pour montrer comment elle transforme les individus et les familles, d'une manière intime et souterraine. Mais la démarche n'est pas neutre : il s'agit clairement de valoriser ceux qui résistent et se rebellent en silence, dans le secret domestique. On ne peut pas réduire la révolution à un défoulement public. Il faut aussi qu'elle transforme les rapports familiaux.
Que ceux qui ont osé braver et défaire les chefs du régime affrontent l'oppression familiale. Car malgré les évolutions – dans les villes, surtout, on trouve des parents cultivés, des mères émancipées – le danger couve dans de nombreux foyers. Ne serait-ce que parce qu'elles veulent protéger leurs filles, les mères sont parfois leur pire ennemi ; moi-même, j'ai beau avoir fait de la prison à cause de mes idées, je n'ai jamais eu aussi peur que lorsque ma fille est allée manifester.
Et puis disons le aussi : certaines de nos traditions entretiennent l'archaïsme et le repli sur soi. Dans l'Islam, il y a un principe d'éducation hypocrite qui dit : si tu transgresses un interdit, fais-le en cachette. La ruse, c'est ce qu'on appelle en Occident, le syndrome de Shéhérazade.
Le retour à l'obscurantisme, en pleine révolution, c'est un scénario envisageable en Tunisie ?
Millefeuille est une fiction, je n'ai pas pour vocation d'être un fidèle copiste de la réalité. Mais la Tunisie à deux têtes est une réalité. L'amitié que j'ai imaginée entre mes deux héroïnes traduit l'équilibre que la société tunisienne a toujours su trouver, bien avant le Code du statut personnel de Bourguiba, entre les laïcs et les partisans d'un Etat islamique. Si seulement l'opposition laïque pouvait se rassembler pour les prochaines élections, ce serait gagné. En ce qui concerne l'athéisme, c'est encore une autre histoire : pour leur sécurité, je conseille d'ailleurs aux athées de Tunisie de ne pas se faire connaître.
La question du port du voile est au cœur du film. Sous Ben Ali, il était mal vu, voire interdit. Est-ce délicat de l'aborder dans un contexte post-révolutionnaire, quand le porter ou non relève désormais de la liberté de culte ?
Il fallait le faire, de toute façon. D'ailleurs, le film défend le principe de la liberté individuelle et porte un regard également tendre sur les deux personnages féminins : à partir du moment où elles sont les seules à décider pour elles-mêmes, elles ont autant le droit de choisir le voile que de le refuser.
Au fond de moi, cela ne m'empêche pas de penser que le voile est un accessoire réducteur pour les femmes. Et une entrave à la vie sociale : comment parler librement avec quelqu'un qui est à moitié dissimulé ? Autant essayer de discuter sincèrement avec un type en uniforme de flic !
Pire que tout : faire face à une femme voilée, c'est ne jamais pouvoir oublier son sexe. Le voile pointe ce qu'il veut cacher. D'ailleurs, il n'y pas pire obsédés que les intégristes. Quant au Niqab, n'en parlons pas, il équivaut à une négation d'identité.
En 1996, vous réalisiez Tunisiennes, qui nous donnait déjà des nouvelles un peu inquiétantes de la condition féminine dans votre pays. Vingt ans après, il semble qu'il y ait toujours, peut-être plus encore, de raisons de s'alarmer.
Il faut relativiser. Ma fonction de cinéaste engagé est de réclamer toujours plus. De traquer le machisme partout où il se cache. Une bonne partie des Tunisiennes n'a jamais porté le voile. Elles s'expriment quotidiennement, y compris à la télévision, sur leur statut, leurs droits, leurs libertés. C'est un acquis énorme dont le nouveau régime ne peut venir à bout.
En plus d'une forte conscience féminine, la Tunisie est riche d'une société civile très dynamique : deux choses que les autres pays du monde arabe n'ont pas. Tant que cette société civile sera vigilante, il y aura des raisons d'espérer. Quant à la question religieuse, notre histoire prouve que nous avons su pratiquer un islam modéré et éclairé. En janvier, des salafistes ont brûlé et saccagé des mausolées soufis : ils ne supportent pas l'idée d'une culture musulmane qui célèbre la musique, le chant et la danse. Autant d'expressions corporelles et artistiques qui confinent parfois au divin.
Dans Millefeuille, vos deux héroïnes ont en commun une combativité fougueuse face à des hommes souvent lâches ou dans le déni. C'est comme cela que vous voyez les femmes tunisiennes, des frondeuses ?
Mon rêve pour la Tunisie est que les femmes rééduquent les hommes. Je crois que c'est la mission que l'histoire leur impose.
Comment le film a-t-il été reçu sur place à sa sortie ?
D'abord, il n'y a eu aucune agression à déplorer. Ce qui n'était pas gagné. Dans la rue, les femmes ne cessent de me remercier, de m'embrasser, me demandent de continuer. J'en ai besoin car je n'ai pas encore pu me résoudre à proposer d'autres projets aux instances dirigeantes. Je ne suis pas prêt à écrire un scénario sur-mesure pour les membres de l'Ennahda, ni à leur être d'une quelconque façon redevable.
Manmoutech, le titre du film en arabe, est aussi celui d’un poème que vous avez écrit derrière les barreaux, dans les années 70. A l’époque, vous apparteniez au mouvement de gauche Perspectives, interdit sous Bourguiba…
J'ai écrit ce poème en une nuit, en un jet. Il dit entre autres : « Je ne voudrais pas mourir avant de voir la jouissance affranchie du Coran et de la loi. » Bien après, j'ai découvert que Boris Vian, ce modèle de liberté et de rébellion artistique, avait écrit un poème intitulé Je ne voudrais pas crever

vendredi, avril 11, 2014

samedi, avril 05, 2014

IAM - Demain c'est loin

Stratégies de manipulation (Chomsky)

Un cours largement enseigné à l’ENA et dont les anciens

élèves tirent le plus grand profit.

Les dix stratégies de manipulation de masses

Le philosophe nord-américain Noam Chomsky, activiste et penseur politique,

professeur de linguistique au Massachusetts Institute of Technology où il a

enseigné toute sa carrière, a fondé la linguistique générative. Il s'est fait

connaître du grand public, à la fois dans son pays et à l'étranger, par son

parcours d'intellectuel engagé. Il a élaboré une liste des « Dix Stratégies de

Manipulation » à travers les médias. Elle détaille l’éventail, depuis la stratégie de

la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu’à maintenir le

public dans l’ignorance et la médiocrité.

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à

détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations

décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de

distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est

également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux

connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l Ȏconomie, de

la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du

public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets

sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun

temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de «

Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

 (Le foot, les jeux olympiques, Johnny, etc) ["Panem et circenses" "Donnez leur

du pain et des jeux !"].

La manipulation des masses Page 1/5

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord

un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du

public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui

faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou

organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois

sécuritaires au détriment de la liberté.

(Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal

nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.).

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer

progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon

que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme)

ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité,

flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de

changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués

brutalement.

(Baisse des retraites et allongement de la durée du travail).

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter

comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le

présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter

un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à

fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer

naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être

évité.

La manipulation des masses Page 2/5

Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et

l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

(L’augmentation importante de la pression fiscale ne s’est pas faite avant les

élections de 2012).

5/ S’’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand public utilisent un discours, des

arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent

proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas âge ou un

handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un

ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était

âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine

probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles

d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres

tranquilles »

(Les français sont trop gros, trop gros, trop gros. Les boissons sucrées sont

surtaxées : nous les paierons plus cher).

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter

l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation

du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y

implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements

 (La terre se réchauffe dangereusement du fait des seules activités

humaines (sic), ce sera terrible pour nos enfants : les carburants sont encore plus

taxés).

La manipulation des masses Page 3/5

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les

méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation

donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé

de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et

demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes

silencieuses pour guerres tranquilles »

(80 % des élèves des universités ou des grandes écoles sont issus des classes

moyenne ou supérieure).

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte

 (Voir certaines émissions de TV particulièrement populaires).

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de

l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu

de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto dévalue et

culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition

de l’action. Et sans action, pas de révolution !

(Vous êtes au chômage par manque de formation : suivez un stage et tout ira

mieux).

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé

un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et

utilisées par les élites dirigeantes.

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Grâce à la biologie, la neurobiologie et la psychologie appliquée, le « système »

est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement

et psychologiquement.

Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se

connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient

un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus

eux-mêmes.

 (Pourquoi croyez-vous que les grands politiques utilisent et payent largement

des instituts importants des sciences humaines ou des grandes sociétés de

publicité ce qui revient au même).

Peu importe la couleur politique,

voilà comment nos chers dirigeants nous manipulent !

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