lundi, décembre 07, 2015
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dimanche, août 16, 2015
mercredi, juillet 22, 2015
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vendredi, juillet 17, 2015
vendredi, juillet 03, 2015
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dimanche, juin 21, 2015
jeudi, juin 18, 2015
samedi, mai 30, 2015
mercredi, mai 20, 2015
vendredi, mai 01, 2015
NO COMMENT
Lorsque les hauts fonctionnaires pondent un projet de réforme pour l'Education nationale, ils ne craignent rien. Ni le ridicule, ni l'absurde.
"Construire la capacité à s'équilibrer sans avoir pied", tout un art
La lecture de quelques pages du "programme pour le cycle 4",
sur les quelque soixante qu'il compte dans sa dernière version (15
avril), et qui couvre trois années de collège (de la cinquième à la
troisième), provoque toutes les réactions possibles : on rit, on se tape
le front, on hausse les yeux au ciel, on se tape sur les cuisses, on
enrage, on invoque les dieux de la brousse australienne. Le plus souvent
on hurle.
Examinons la forme (car le fond vous donne envie de vous jeter par la fenêtre), et la matière la plus simple : le sport. Il est coupé en : "activités athlétiques", "activités aquatiques", "activité pleine nature", "sports collectifs", "activités de raquette", "activités de combat", "activités artistiques", "activités gymniques". C'est bien organisé.
Voyez ensuite la colonne "Domaines du socle commun plus particulièrement concerné" ; elle dit : "D4 D5 [?] Comprendre les contraintes liées aux déplacements dans l'eau, D3 Apprendre sa propre sécurité et celle des autres." C'est beau comme l'antique. ILS savent écrire…
Puis lisez la colonne "Ressources mobilisables par l'élève" (attention, c'est du lourd) :
On vous passe, pour les langues vivantes, "Réception/Production/Interaction", en français, l'étude d'un "Dispositif de représentation et narration : l'espace en deux et en trois dimensions, espace littéral et suggéré, dispositif séquentiel, dimension temporelle".
C'est dégoûtant, à la fin. Et ces gens doivent être fiers d'eux. ILS sont debout dans le métro et tiennent la tête droite. Ils ne sont pas en prison, ils n'ont pas consommé de substances illicites, et même nous les payons. Ils sont nombreux, ils sont forts. Ils ont à leur tête une ministre, et la pauvre n'y comprend pas plus que nous. Du moins pouvons-nous l'espérer.
Jacques Drillon
Examinons la forme (car le fond vous donne envie de vous jeter par la fenêtre), et la matière la plus simple : le sport. Il est coupé en : "activités athlétiques", "activités aquatiques", "activité pleine nature", "sports collectifs", "activités de raquette", "activités de combat", "activités artistiques", "activités gymniques". C'est bien organisé.
"Milieu aquatique profond standardisé"
Vous pourriez penser qu'au collège on nage dans une piscine. Détrompez-vous. D'ailleurs le mot piscine n'existe pas dans le document, et le verbe nager n'est employé qu'une petite fois, dans un coin. On apprend à "se déplacer de façon autonome, plus longtemps et plus vite, dans un milieu aquatique profond standardisé." (colonne "Compétences et attendus").Voyez ensuite la colonne "Domaines du socle commun plus particulièrement concerné" ; elle dit : "D4 D5 [?] Comprendre les contraintes liées aux déplacements dans l'eau, D3 Apprendre sa propre sécurité et celle des autres." C'est beau comme l'antique. ILS savent écrire…
Puis lisez la colonne "Ressources mobilisables par l'élève" (attention, c'est du lourd) :
Construire des points d'appuis efficaces favorisant un déplacement fluide. Maîtriser un effort associé à une respiration “aquatique”. Prendre des informations sur soi pour favoriser un déplacement efficace et économique. Accepter les conditions particulières de l'apprentissage de la natation : peur de l'eau et exposition du corps au regard."
Déplacement fluide, respiration aquatique, on en mangerait. Et l'exposition du corps ! ILS ont pensé à tout, c'est effrayant. Même à établir des "repères de progressivité" : "S'immerger, construire la capacité à s'équilibrer sans avoir pied. Construire la capacité à "traverser" l'eau avec le moins de résistance en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête. Construire le corps propulseur pour nager longtemps." ILS s'occupent de nos enfants, qui devront construire leur corps propulseur ! ILS sont sérieux, ILS font des réunions, ILS ont des diplômes. Savent-ils, eux, "prendre des informations sur soi pour favoriser un déplacement efficace et économique" ? On ne peut le dire que comme Jacques Chirac, le Gaulois : "C'est à se les mordre."Place au "duel médié"
Pour jouer au ping-pong ou au badminton, les collégiens apprendront à "interpréter seul le jeu pour prendre des décisions et rechercher le gain d'un duel médié par une balle ou un volant". Les collégiens devront courir ? Non, pas courir, mais "créer de la vitesse". Pourquoi ? Afin de "l'utiliser pour réaliser une performance mesurée, dans un milieu standardisé".On vous passe, pour les langues vivantes, "Réception/Production/Interaction", en français, l'étude d'un "Dispositif de représentation et narration : l'espace en deux et en trois dimensions, espace littéral et suggéré, dispositif séquentiel, dimension temporelle".
C'est dégoûtant, à la fin. Et ces gens doivent être fiers d'eux. ILS sont debout dans le métro et tiennent la tête droite. Ils ne sont pas en prison, ils n'ont pas consommé de substances illicites, et même nous les payons. Ils sont nombreux, ils sont forts. Ils ont à leur tête une ministre, et la pauvre n'y comprend pas plus que nous. Du moins pouvons-nous l'espérer.
Jacques Drillon
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mercredi, avril 01, 2015
samedi, mars 28, 2015
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lundi, février 02, 2015
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mardi, janvier 13, 2015
lundi, janvier 12, 2015
dimanche, janvier 11, 2015
vendredi, janvier 09, 2015
Robert Badinter : «Les terroristes nous tendent un piège politique»
Robert Badinter : «Les terroristes nous tendent un piège politique»
VERBATIM
Après l'attentat, l'ancien garde des Sceaux de François Mitterrand en appelle à la justice.
Robert Badinter, ancien ministre socialiste de la Justice, réagit à l’attaque contre «Charlie Hebdo».
«Devant un tel crime, préparé et exécuté de sang-froid, c’est d’abord aux victimes que pense chacun d’entre nous. Policiers assumant le risque quotidien auquel les expose leur devoir, journalistes réunis pour accomplir leur mission d’information, sans laquelle la démocratie serait étouffée. Ces journalistes-là sont morts pour nous, pour nos libertés qu’ils ont toujours défendues. Sachons nous en souvenir. L’émotion nous saisit aussi à la pensée de leurs familles, de leurs proches, que le crime frappe au cœur par ricochet et qui vivront désormais comme des invalides, amputés de l’être humain qui était une part d’eux-mêmes.
«Au-delà du chagrin et de la pitié s’inscrit le devoir de justice. Nous sommes assurés que les pouvoirs publics mettront tout en œuvre pour identifier et arrêter les auteurs de ces crimes. A la justice de décider de leur sort, en toute indépendance et dans le respect de l’Etat de Droit. Ce n’est pas par des lois et des juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis. Ce serait là un piège que l’histoire a déjà tendu aux démocraties. Celles qui y ont cédé n’ont rien gagné en efficacité répressive, mais beaucoup perdu en termes de liberté et parfois d’honneur.
«Enfin, pensons aussi en cette heure d’épreuve au piège politique que nous tendent les terroristes. Ceux qui crient "allahou akbar" au moment de tuer d’autres hommes, ceux-là trahissent par fanatisme l’idéal religieux dont ils se réclament. Ils espèrent aussi que la colère et l’indignation qui emportent la nation trouvera chez certains son expression dans un rejet et une hostilité à l’égard de tous les musulmans de France. Ainsi se creuserait le fossé qu’ils rêvent d’ouvrir entre les musulmans et les autres citoyens. Allumer la haine entre les Français, susciter par le crime la violence intercommunautaire, voilà leur dessein, au-delà de la pulsion de mort qui entraîne ces fanatiques qui tuent en invoquant Dieu. Refusons ce qui serait leur victoire. Et gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides.»
Laure BRETTON«Devant un tel crime, préparé et exécuté de sang-froid, c’est d’abord aux victimes que pense chacun d’entre nous. Policiers assumant le risque quotidien auquel les expose leur devoir, journalistes réunis pour accomplir leur mission d’information, sans laquelle la démocratie serait étouffée. Ces journalistes-là sont morts pour nous, pour nos libertés qu’ils ont toujours défendues. Sachons nous en souvenir. L’émotion nous saisit aussi à la pensée de leurs familles, de leurs proches, que le crime frappe au cœur par ricochet et qui vivront désormais comme des invalides, amputés de l’être humain qui était une part d’eux-mêmes.
«Au-delà du chagrin et de la pitié s’inscrit le devoir de justice. Nous sommes assurés que les pouvoirs publics mettront tout en œuvre pour identifier et arrêter les auteurs de ces crimes. A la justice de décider de leur sort, en toute indépendance et dans le respect de l’Etat de Droit. Ce n’est pas par des lois et des juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis. Ce serait là un piège que l’histoire a déjà tendu aux démocraties. Celles qui y ont cédé n’ont rien gagné en efficacité répressive, mais beaucoup perdu en termes de liberté et parfois d’honneur.
«Enfin, pensons aussi en cette heure d’épreuve au piège politique que nous tendent les terroristes. Ceux qui crient "allahou akbar" au moment de tuer d’autres hommes, ceux-là trahissent par fanatisme l’idéal religieux dont ils se réclament. Ils espèrent aussi que la colère et l’indignation qui emportent la nation trouvera chez certains son expression dans un rejet et une hostilité à l’égard de tous les musulmans de France. Ainsi se creuserait le fossé qu’ils rêvent d’ouvrir entre les musulmans et les autres citoyens. Allumer la haine entre les Français, susciter par le crime la violence intercommunautaire, voilà leur dessein, au-delà de la pulsion de mort qui entraîne ces fanatiques qui tuent en invoquant Dieu. Refusons ce qui serait leur victoire. Et gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides.»
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