samedi, avril 05, 2014

Stratégies de manipulation (Chomsky)

Un cours largement enseigné à l’ENA et dont les anciens

élèves tirent le plus grand profit.

Les dix stratégies de manipulation de masses

Le philosophe nord-américain Noam Chomsky, activiste et penseur politique,

professeur de linguistique au Massachusetts Institute of Technology où il a

enseigné toute sa carrière, a fondé la linguistique générative. Il s'est fait

connaître du grand public, à la fois dans son pays et à l'étranger, par son

parcours d'intellectuel engagé. Il a élaboré une liste des « Dix Stratégies de

Manipulation » à travers les médias. Elle détaille l’éventail, depuis la stratégie de

la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu’à maintenir le

public dans l’ignorance et la médiocrité.

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à

détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations

décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de

distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est

également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux

connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l Ȏconomie, de

la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du

public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets

sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun

temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de «

Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

 (Le foot, les jeux olympiques, Johnny, etc) ["Panem et circenses" "Donnez leur

du pain et des jeux !"].

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2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord

un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du

public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui

faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou

organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois

sécuritaires au détriment de la liberté.

(Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal

nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.).

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer

progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon

que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme)

ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité,

flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de

changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués

brutalement.

(Baisse des retraites et allongement de la durée du travail).

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter

comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le

présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter

un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à

fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer

naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être

évité.

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Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et

l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

(L’augmentation importante de la pression fiscale ne s’est pas faite avant les

élections de 2012).

5/ S’’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand public utilisent un discours, des

arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent

proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas âge ou un

handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un

ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était

âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine

probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles

d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres

tranquilles »

(Les français sont trop gros, trop gros, trop gros. Les boissons sucrées sont

surtaxées : nous les paierons plus cher).

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter

l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation

du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y

implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements

 (La terre se réchauffe dangereusement du fait des seules activités

humaines (sic), ce sera terrible pour nos enfants : les carburants sont encore plus

taxés).

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7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les

méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation

donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé

de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et

demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes

silencieuses pour guerres tranquilles »

(80 % des élèves des universités ou des grandes écoles sont issus des classes

moyenne ou supérieure).

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte

 (Voir certaines émissions de TV particulièrement populaires).

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de

l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu

de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto dévalue et

culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition

de l’action. Et sans action, pas de révolution !

(Vous êtes au chômage par manque de formation : suivez un stage et tout ira

mieux).

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé

un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et

utilisées par les élites dirigeantes.

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Grâce à la biologie, la neurobiologie et la psychologie appliquée, le « système »

est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement

et psychologiquement.

Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se

connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient

un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus

eux-mêmes.

 (Pourquoi croyez-vous que les grands politiques utilisent et payent largement

des instituts importants des sciences humaines ou des grandes sociétés de

publicité ce qui revient au même).

Peu importe la couleur politique,

voilà comment nos chers dirigeants nous manipulent !

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